L'équidignité c'est le mot qui manquait à mon vocabulaire lorsque je suis devenue mère en 2011. C'est parce que ce mot me manquait que j'avais besoin de réinventer complètement le rapport à mon enfant. Je sentais de manière à la fois diffuse et précise que le rôle de mère que j'endossais comportait des aspects problématiques, qui ne me convenaient pas : autorité, domination, violence. Pas seulement je ne voulais rien être de tout ça mais en plus je ne concevais pas du tout la soumission comme une option pour mon enfant. 

Pour autant la parentalité, l'éducation, l'engagement responsable auprès de l'enfant, ne me semblaient pas du tout impossibles en dehors de ce cadre. Mais il me fallait comprendre comment. Comment s'occuper de son enfant si on refuse tout idée de répression, de domination, de punition, de toute forme de VEO (violences éducatives ordinaires) ?

Au fur et à mesure que ma fille grandit, et après la naissance de mon deuxième enfant, je suis parfaitement convaincue que cette parentalité-là est possible. Pas seulement je l'expérimente pour mon plus grand bonheur mais des tas d'auteurs en parlent : Thomas Gordon, Faber et Mazlish, Isabelle Filliozat, Catherine Gueguen, Lawrence Cohen, Carlos Gonzalez, pour ne citer que les plus connus en France. Et bien sûr Jesper Juul à qui on doit le terme d'équidignité, qui désigne les relations dans lesquelles les partenaires ont la même valeur et le droit au même respect.

Enthousiaste à l'idée de transmettre pas seulement un nouveau model éducatif mais la possibilité de nouveaux rapports sociaux, je décide alors de quitter les plateaux de cinéma pour reprendre des études. Je me forme pendant 3 ans au coaching parental en parentalité positive auprès d'Isabelle Filliozat. Parallèlement à ma formation j'anime des ateliers Faber et Mazlish à Cagnes sur mer et à Nice. J'ouvre mon cabinet en 2017.